Le Sgen-CFDT reçu en audience par le vice-recteur : déclaration liminaire

Le 23 septembre 2019, une délégation du Sgen-CFDT Mayotte était reçu en audience par le vice-recteur. Sécurité des établissements, capacités d'accueil, répartition des moyens, lycées, attractivité du territoire... La déclaration liminaire de Yacouba GALLEDOU.

vice-recteur de Mayotte - audience Monsieur le Recteur,

Le Sgen-CFDT vous remercie d’avoir accepté de recevoir sa délégation conduite par Monsieur Yacouba GALLEDOU, son Secrétaire Général.

Le Sgen-CFDT s’interroge sur la mise à niveau de la sécurité des établissements.

Monsieur le Recteur, la première mission d’un établissement scolaire est d’assurer l’accueil en respectant les conditions d’hygiène, de santé et de sécurité des élèves et des personnels. Or nous avons à Mayotte des établissements où les conditions de sécurité matérielle (lpo Kahani, lp Dzoumogné, Chirongui,..) et de sécurité des élèves et du personnel (hub de Kahani, Passamainty, lpo Sada,…) ont montré des faiblesses.

La sécurisation des apprentissages ne passe-t-elle pas par le respect de ces conditions ?

Le Sgen-CFDT s’interroge donc légitimement en ce qui concerne la mise à niveau de la sécurité des établissements.

On ne peut plus, aujourd’hui, continuer ainsi. Tels que : l’insalubrité des sanitaires dans la plupart des écoles du 1er degré, l’impossibilité dans les établissements du 2nd degré de s’y restaurer en plus des situations à risque évoquées ci-dessus.

Quelles solutions envisagez-vous, Monsieur le Recteur, pour ces problèmes récurrents dans ces établissements ?

La suppression envisagée du CHSCT ne ferait-elle pas reporter la responsabilité du problème d’hygiène, de santé et de sécurité sur les chefs d’établissement ?

Le Sgen-CFDT souscrit également à l’inquiétude des collègues du champ professionnel, surtout lorsqu’ils prennent en charge des élèves pour lesquels des visites médicales ne sont pas faites.
Qu’adviendra-t-il en cas d’accident ? Qui en aura la responsabilité ? L’enseignant, le chef d’établissement, l’inspecteur, le Recteur ?

Il aurait fallu prévoir des places pour accueillir les élèves…

La rentrée scolaire démarre avec la création de SAS en 3ème, 2nde générale et après bac. Cela occasionne un accueil incessant d’élèves générant une surpopulation en établissement.

Le Sgen-CFDT constate avec regret que pour la problématique des lycées, vous ayez choisi de mettre en place des dispositifs de décrochage scolaire. Alors qu’il aurait fallu prévoir des places pour accueillir les élèves.
Dans le premier degré, tous les jeunes ne sont pas scolarisés. Encore une fois, quelle solution envisagez-vous ?
Le Sgen-CFDT reste vigilant à ce que les valeurs de la République, de l’Éducation Nationale soient largement partagées par tous les fonctionnaires.

Comment comptez-vous, Monsieur le Recteur, résorber ces problèmes pour que cela ne se reproduise pas l’année prochaine ? Quand on sait qu’il faudra accueillir un public supérieur en masse avec une population exigeant une tolérance zéro.

Il convient d’avoir une répartition équitable des moyens entre les établissements…

Monsieur le recteur, il convient aussi d’avoir une répartition équitable des moyens entre les établissements, car les événements récents nous montrent la difficulté de gérer les établissements.
Comment peut-on comprendre que :
– lycée de Sada : si peu d’AED, selon nos renseignements, comparé au collège de Majicavo (certes REP+) avec beaucoup plus.
– Lycée de Bamana : 2 infirmières et Mamoudzou Nord : 1 (globalement même effectif)

Pour contribuer à un climat scolaire plus serein, il est nécessaire, pour le Sgen-CFDT, de mettre à plat la carte des emplois (AED, conseillers d’orientation, Assistantes sociales, infirmières, documentalistes,…).

Quant aux moyens techniques dans les établissements, le Sgen-CFDT demande davantage de systèmes informatiques pour relever les enjeux du numérique sur l’île ainsi que le recrutement d’un technicien en informatique par établissement.
L’état doit assumer sa responsabilité en fournissant en nombre les ordinateurs et plus largement les moyens pédagogiques !

Le Sgen-CFDT réclame un plan « ORSEC » des bâtiments scolaires…

Sur le plan des constructions scolaires, il est avéré que l’écart entre le calendrier prévisionnel et l’état d’avancement des travaux (salle polyvalente de Kahani, Collège Bouéni,..) ne permet pas de nouveau lycée avant plusieurs années.

Monsieur le Recteur, comment dans ces conditions peut-on laisser des établissements en état de délabrement (lp Dzoumogné, Chirongui,..) en supposant une hypothétique construction ?

Vu l’ampleur du défi, le Sgen-CFDT réclame un plan « ORSEC » des bâtiments pour trouver rapidement des terrains et recenser dès à présent les salles disponibles dans les collèges et lycées.

Éducation prioritaire : les difficultés disparaissent-elles au lycée ?

Les collèges sont en REP (voire REP+) avec normalement une pédagogie qui prend en compte les difficultés des élèves et une rémunération accessoire pour le personnel, mais aucun lycée !
Cela revient-il à dire que les difficultés ont disparu ? Sachant qu’au lycée les horaires disciplinaires et les conditions de paiement sont identiques à celles de Métropole.
Monsieur le Recteur, comment pouvez-vous espérer obtenir des résultats convenables au bac et en terme d’attractivité du territoire (Ecart REP+/lycée : 600 €) ? Comment voulez vous qu’on puisse travailler sereinement dans ces conditions ?

Attractivité du territoire…

Les CPE, aux missions essentielles, sont en nombre insuffisant (taux d’encadrement) et l’ensemble du corps administratif du vice-rectorat semble fonctionner en sous effectif.
Pour rendre attractif Mayotte et pour y relever le défi de la qualité de l’éducation (il y a trop de contractuels), quelles solutions envisagerez-vous ?

Nous pensons qu’il faut des moyens conséquents pour mettre tous les établissements de Mayotte en éducation prioritaire et le Sgen-CFDT continue, au niveau national, de communiquer sur la non attractivité du territoire.

Beaucoup de collègues titulaires bénéficiant d’une longue carrière exercent à Mayotte. Comment peut-on leur offrir des perspectives de promotion correcte alors qu’on applique des ratios nationaux sur le PPCR ?

Le Sgen-CFDT est saisi de nombreuses demandes de collègues venant de Guyane, Saint Martin ou Saint Barthélémy sur l’ISG qui leur est refusée à Mayotte. Sans oublier les cas particuliers des néo-titulaires, des « perdir » expérimentés proches du départ à la retraite ou du refus de revalorisation de l’IRPL, de la non indemnisation des allocations chômage des contractuels ne renouvelant pas leur contrat en raison de poursuite d’études,…

Est-ce un signal sur l’attractivité qui est envoyé ?

La transformation du vice-rectorat en rectorat s’accompagnera certainement du recrutement de nouveaux cadres. Qu’en sera-t-il des établissements qui doivent répondre aux demandes d’un rectorat qui s’organise ?

Nous attendons, Monsieur le Recteur, des réponses pour voir comment nous pouvons travailler ensemble.
Soyez assuré, Monsieur le Recteur, de notre soutien. La CFDT, première confédération au niveau national, continue un dialogue permanent avec Paris.

Yacouba GALLEDOU
Secrétaire Général
Sgen-CFDT Mayotte

POUR EN SAVOIR PLUS : rencontre avec le vice-recteur : compte-rendu